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Innovation dans le secteur de l’hygiène et de l’Assainissement

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LE PROJET SSD RENFORCE LES CAPACITÉS DES MUNICIPALITÉS DANS LA PROMOTION DE LATRINES À TRAVERS UN PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ

Les représentants des mairies d’Abomey-Calavi, Cotonou et Porto-Novo se sont réunis jeudi 28 juillet dernier à Azalaï Hôtel de la Plage de Cotonou pour réfléchir sur les questions d’hygiène et d’assainissement. C’était dans le cadre d’un atelier sous régional du programme de prestation de service et d’assainissement « Sanitation Services Delivery (SSD) » mis en œuvre par l’Association Béninoise pour le Marketing Social et la Communication pour la Santé (ABMS). Une aubaine pour les responsables des départements en charge de l’hygiène et de l’assainissement des municipalités de Ga West et de Kumasi du Ghana d’échanger avec leurs homologues des villes précédemment citées du Bénin, leurs expériences en la matière et d’aborder surtout la question cruciale de promotion de latrines en réponse  à la défécation à l’air libre.

En effet, selon l’Enquête Démographique de Santé de 2012, 67,7% des ménages n’ont pas de latrines et 1 béninois sur 4, pratique la défécation à l’air libre ou utilise une latrine inadéquate. La situation est d’autant plus alarmante surtout lorsqu’on sait qu’un (01) gramme de matières fécales humaines peut contenir jusqu’à 10.000.000 de virus, 1.000.000 de bactéries, 1000 kystes parasitaires et 100 œufs de parasites. Ainsi à cause d’un mauvais assainissement, 7000 béninois, notamment 4300 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de diarrhée. Ceux qui ne meurent pas directement de la diarrhée devront mourir du paludisme, des maladies respiratoires graves et de la rougeole  à cause de de leur mauvais état nutritionnel engendré par la diarrhée ou plutôt subir des séquelles comme le retard de croissance physique et cognitifs. C’est pour contribuer à la lutte contre la défécation à l’air libre à travers la promotion des latrines que le projet SSD financé par l’USAID et mis en œuvre par l’ABMS en partenariat avec le Ministère de la Santé et le secteur privé développe des initiatives visant à renforcer l’installation de latrines dans ces villes en l’occurrence leurs quartiers péri-urbains. L’atelier d’échanges avec les municipalités du Ghana ayant déjà capitalisé une expérience remarquable dans ce domaine s’inscrit bien dans cette série d’initiatives. L’objectif principal est la mutualisation des expériences et surtout une meilleure appréhension des stratégies et services d’hygiène et d’assainissement du Ghana en vue de mieux organiser ceux du Bénin.

Ainsi, regroupant plus de 20 participants venus des municipalités suscitées, l’ouverture de cet atelier a été rehaussé par la présence d’éminentes personnalités notamment, Monsieur Modeste TOBOULA, Préfet du littoral, Dr Athanase HOUNNANKAN, Représentant de l’USAID, Monsieur ADJAHOSSOU Ben Sandas, Représentant du Ministère de la Santé, Dana WARD, « Chief of Party » du Projet SSD pour ne citer que ceux-là. Dans son adresse, le Préfet a souligné que « le gouvernement de Son Excellence le Président Patrice TALON, en inscrivant dans son programme de société l’amélioration de l’hygiène et de l’assainissement au profit des populations béninoises veut signifier, sans qu’il ne soit besoin de le rappeler, l’impérieuse nécessité d’enclencher dans le cadre d’un partenariat public privé, une synergie d’actions idoines de concert avec les collectivités locales afin de vaincre le drame de santé publique qu’est la défécation à l’air libre qui se déroule sous nos yeux et appelle une réponse stratégique, énergique, concertée pour préserver la santé de tous ». Pour finir, il a réitéré son soutien indéfectible à toute initiative visant à relever le défi de la défécation à l’air libre.

 A la suite des discours ponctuant la cérémonie d’ouverture, une kyrielle de présentations fort enrichissantes ont permis aux participants de bien cerner la problématique ainsi que les enjeux et défis de la lutte contre la défécation à l’air libre. Dans les échanges, un accent particulier a été mis sur le partenariat public privé gage d’un succès inclusif. D’ailleurs le modèle ghanéen s’inscrit dans cet esprit. Au demeurant, le Ghana a mis en place une brigade sanitaire assurant le respect des lois en vigueur et qui travaille en complicité avec la justice et le secteur privé. Se fondant sur ce modèle,  les 03 municipalités du Bénin représentées ont ébauché une feuille de route à mettre en œuvre suivant les réalités de leurs localités respectives. De façon spécifique, il ressort de cette feuille de route :

 – la prise en compte des textes au niveau communal pour réglementer la gestion des activités sanitaires ;

  • – la réalisation de l’état des lieux des quartiers exposés à la défécation à l’air libre et les ménages sans latrines ;

  • – l’identification des ménages sans latrines des autres quartiers en collaboration avec les ONG de pré-collecte des déchets solides ménagers ;

  • la mise en place des toilettes publiques ;

  • le développement des options de toilettes hors sol à moindre coût avec des micros financements ;

  • l’implication des acteurs des sous-secteurs à les accompagner avec rigueur ;

  • l’application stricte et rigoureuse des textes et lois en la matière ;

  • l’implication des leaders culturels ;

  • les échanges avec les associations des propriétaires des habitations, des artisans et les entrepreneurs pour les engager à offrir des services améliorés aux populations ;

  • la suppression des espaces  libres favorisant la défécation à l’air libre.

En résumé, cet atelier a tenu toute ses promesses et est même allé au-delà avec la définition d’une ébauche de feuille de route que les municipalités du Bénin représentées pourront finaliser à bon escient ainsi que l’engagement de leur représentant à travailler avec le secteur privé dans la promotion de la latrine en réponse à la lutte contre la défécation à l’air libre.

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